Quelle légitimité pour « accompagner » un(e) créateur ?
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Le nombre de structures, associations, tiers lieux, programmes destinés aux entrepreneurs explose. Félicitons-nous de cet engouement généralisé en faveur de l'émancipation économique et sociale. Veillons aussi à ce qu'il ne soit pas le signe de nouvelles aliénations.
Avec une belle diversité d'objectifs et de parcours "qui donc pour accompagner ces salariés qui mettent les 2 pieds dans le plat de la compétition économique " ? Dès que l'on parle d'un profil idéal d'accompagnant, nous bondissons. Rares sont les coach entrepreneuriaux assez ridicules pour prétendre tout accompagner vue la diversité des modèles business. Le référentiel de compétences en accompagnement entrepreneurial dont nous travaillons la mise à jour tient compte de ces réalités. Il fait émerger un métier passionnant et exigent, celui du Tiers de confiance entrepreneurial.Abordons l'expérience utile en 1er lieu. Car oui, il faut de l'expérience (maturité personnelle et professionnelle) pour accompagner un ancien salarié de 30 ou 50 ans qui veut (ou "est poussé à" ) entreprendre.
De 2 à 15 heures sont nécessaires en moyenne pour sécuriser le passage de la subordination salariale à la posture de chef de projet. Passage aussi de consommateur gonflé à la pub à acheteur professionnel centré sur l'efficacité durable.
Jusqu'à 100 heures parfois pour des projets innovants ou des reconversions personnelles et professionnelles complexes. Se conjuguent tout à la fois des talents de coaching, de formateur, de consultant tant pour des dimensions personnelles que marketing, technique ou sociale / relationnelle. Alors, quelle expérience prépare à cela ?
Faut il alors avoir été créateur pour accompagner un créateur ? Heureusement que non (cela mettrait au chômage les nombreux salariés ou bénévoles à la manœuvre). La proximité personnelle d'un chef d'entreprise averti est en revanche un minimum. Averti signifie quelqu'un qui a passé le tunnel des 5 premières années et en vit financièrement, humainement et socialement Cette proximité (conjoint, parent, ami proche) impacte la culture et la posture de l'accompagnant. C'est un atout sérieux pour éviter les fantasmes, projections ou manipulations de la pression publicitaire, médiatique, politique, commerciale. S'il s'agit d'accompagner un modèle traditionnel, des ex-chefs d'entreprise peuvent apporter leur pierre utilement en complément d'expertises comptables, financières... Mais, ... existe-t-il encore des modèles économiques non impactés par les transformations en cours ??? - L'ancien chef d'entreprise qui avait créé son entreprise dans les années 80 ou 90 s'est il formé à ces nouveaux enjeux ? (voir le webinar de la FNPAE sur les nouveaux paradigmes de l'entrepreneuriat.) - Le créateur plus récent a t il travaillé un minimum sa posture de mentor ? S'est t il protégé (et son mentoré aussi) des risques de transfert, contre-transfert inhérents à toute posture de coaching ?Selon le volet 1 du référentiel de Bilan de compétences entrepreneurial la première des compétences à développer chez un futur entrepreneur est sa capacité d'apprentissage autonome et d'investissement raisonné. Que l'accompagnant ait dans son parcours professionnel, personnel ou associatif cette expérience est donc nécessaire.